Trois membres du département Matière Molle, Marion Baudoin, Gilles Pabœuf et Véronique Vié ont été accueillis à l'Université de Kasetsart à Bangkok dans le Laboratoire de Biochimie et Technologie du Caoutchouc Naturel (LBTNR). Ce déplacement a été financé en partie grâce à l’obtention par Véronique Vié du Programme Hubert Curien PHC-SIAM.
Ce séjour nous a permis de récolter du latex frais de deux clones certifiés d’hévéas. Ces échantillons, indispensables à la poursuite de la thèse de Marion Baudoin (ARED région Bretagne/CIRAD), ont été analysés au LBTNR pour déterminer leur composition biochimique (lipides, protéines), puis ont été mis en forme par un procédé miniaturisé afin de produire des feuilles de caoutchouc appelées mini-ADS (Air-Dried Sheet). Ces feuilles seront soumises à des mesures mécaniques dans le département Mécanique et Verre par Jean-Benoît Le Cam.
L’objectif général de ce travail est d'appréhender les propriétés rhéologiques et mécaniques du caoutchouc naturel à différentes échelles au regard de sa composition biochimique. L’industrie du caoutchouc utilise une grande quantité d’ammoniaque et d’acides. Une connaissance plus fine des propriétés pourrait rationnaliser leur utilisation. Ce travail est le fruit d’une collaboration avec Céline Bottier et Siriluck Liengprayoon, chargées de recherche au CIRAD (Montpellier) et au KAPI (Bangkok), respectivement.
Enfin, nous avons été reçus à l'ambassade de France en Thaïlande par Mr Grosmaître, attaché de coopération scientifique et universitaire. Lors de cette rencontre, nous avons pu revenir sur la visite de nos collègues thaïlandais en septembre dernier, et présenter les résultats innovants de la thèse de Marion ainsi que les expérimentations réalisées durant ce séjour.
Ce travail est un premier pas dans la compréhension de l’impact de molécules « non caoutchouc » sur les propriétés mécaniques du produit final. La stratégie de recherche développée au sein de l’équipe biomolécules aux interfaces et l’expertise spécifique acquise permettent d’aborder les problématiques sous un angle original. La formation d'un consortium interdépartement, interEPST et internationale est une réelle opportunité qui nous permet d’aborder ce sujet à/sur toutes les échelles (nm au cm) et dans toute sa complexité.